Il faut se rendre à l’évidence : la période est morose. Entre la pandémie mondiale, la guerre en Ukraine, l’inflation et la crise humanitaire qui se profile, il n’est pas évident de communiquer sur des opportunités financières au milieu de ces situations dramatiques. La question qui se pose est alors légitime : comment investir en 2022 ?

En effet, en ce début d’année 2022, les bourses ont fortement chuté. Depuis le 1er Janvier, le CAC 40 a baissé de plus de 12%, le Dow Jones de 8% et le Nasdaq de plus de 14%. L’inflation, sous l’effet de la reprise d’abord, puis de la crise ukrainienne ensuite, repart à la hausse : 2.8% en 2021, au moins 4.5% prévu en 2022 et des estimations de 3.5% pour 2023 sont considérés comme optimistes. Compte tenu de la situation, laisser son argent sur son compte bancaire revient à perdre du pouvoir d’achat.

Un pouvoir d’achat en baisse

Dans les hypothèses optimistes du tableau ci-dessous prévoyant un retour rapide à la normale après 2024, on atteint déjà 22% de perte de pouvoir d’achat sur 10 ans.

2022202320242025202620272028202920302031
Hypothèse d’évolution annuelle des
prix à la consommation
4,50%3,50%3%2,30%1,90%1,45%1,10%1,00%0,80%0,65%
Ce que coûterait en fin d’année un
bien qui vaut 10 000€ en 2022 :
10 450€10 816€11 140€11 396€11 613€11 781€11 911€12 030€12 126€12 205€
Soit une perte de pouvoir d’achat de :4,50%8,16%11,40%13,96%16,13%17,81%19,11%20,30%21,26%22,05%

Investir dans un contexte tendu ?

On pourrait penser investir directement en bourse, mais il n’est pas sûr que la baisse ne se poursuive pas encore pendant quelques temps en fonction des sanctions économiques qui seront mises en place par les uns et les rétorsions en retour par les autres. Difficile de trouver le bon point d’entrée.

Se précipiter sur l’Or n’est pas non plus une idée très sûre, car celui-ci est déjà sur ses plus hautes valorisations des 10 dernières années, et en acheter maintenant est un pari risqué. En effet, il faudrait surtout le revendre au bon moment (à titre indicatif, le point bas du cours de l’or sur les 10 dernières années correspond à une perte de 43,4% par rapport au cours actuel).

Alors, que faire ?

Utiliser le levier de l’emprunt

L’emprunt est un très bon moyen pour investir par divers biais : achat immobilier, SCPI, biens de consommation… Il faut par contre veiller à emprunter à taux fixe, car il y a actuellement un décalage important entre les taux d’emprunt et l’inflation prévue. Il faut non seulement faire attention au taux d’emprunt mais aussi à celui de l’assurance, bien que la loi 2022-270 du 28 février 2022 permette maintenant le changement à tout moment de l’assurance emprunteur (à partir du 1er septembre 2022 pour les anciens contrats de prêt).

Faut-il, pour les assurances emprunteur, privilégier des échéances constantes ou des échéances basées sur le capital restant dû ?

Si la réponse est bien souvent le capital restant dû dans un contexte de faible inflation, elle est beaucoup plus ardue en période inflationniste. en effet, dans l’hypothèse d’échéances basées sur le capital restant dû, on paye la majeure partie de l’assurance sur la première moitié de l’emprunt et très peu ensuite. De ce fait, on bénéficie moins des effets de l’inflation sur la durée, et si l’on souhaite faire un rachat anticipé avant la fin de prêt, on économisera très peu sur les échéances restantes de l’assurance emprunteur. un calcul nécessaire à chaque cas.

Un exemple d’investissement

Pour voir l’intérêt de l’emprunt, prenons comme exemple un prêt de 200 000€ pour un bien immobilier à taux fixe (&,2%) hors assurance, sur 20 ans avec une assurance à échéance constante de 0,25% couvrant 100% des mensualités, ce qui conduit à une mensualité globale de 937,15€/mois.

Le tableau ci-dessous indique les effets de l’inflation (en euro constant) sur cette mensualité d’emprunt et estime pour chaque année le taux d’emprunt équivalent qui conduirait à cette mensualité.

Année2023202420252026202720282029203020312031
Mensualité en Euro constant934,77€898,95€867,23€842,18€820,94€804,49€791,77€780,12€770,72€762,99€
Taux d’emprunt équivalent0,70%0,28%-0,09%-0,42%-0,70%-0,91%-1,08%-1,23%-1,35%-1,46%

On s’aperçoit que, corrigé par les effets de l’inflation, on arrivé très vite à des taux équivalents négatifs, d’où l’intérêt de recourir à l’emprunt. Sans compter que le bien lui-même, que ce soit un immeuble ou des parts de SCPI, se revalorisera. L’évolution des loyers corrigera également les effets de l’inflation.

Investir dans des fonds structurés

Début 2022, les sous-jacents utilisés dans les formules de sortie automatique des fonds structurés étaient assez élevés. Pour rendre les fonds attractifs et augmenter les probabilités de sortie en positif, les gestionnaires ont mis en place des formules avec seuils dégressifs pouvant atteindre 4% par an tout en ayant des taux de distribution de 6 à 8% par an.

Un seuil dégressif de 4% par an, cela signifie que le fond se clôturera automatiquement en délivrant son rendement si on repasse la première année à 100% de la valeur initiale de l’indice (96% la seconde, 92% la troisième et ainsi de suite jusqu’au terme du fond). Sur 10 ans, on comparera avec seulement 66% de la valeur qu’avait le sous-jacent en 2022.

Comme les sous-jacents ont chuté depuis ce début d’année, leurs valeurs de constatation initiale seront faibles et donc la probabilité qu’ils repassent, pendant la durée du fond structuré, au-dessus de ce seuil dégressif devient extrêmement forte. Et peu importe si l’on rentre aujourd’hui et que le sous-jacent continue à baisser pendant plusieurs mois, car seul compte le fait qu’il repasse au moins une fois au-dessus du seuil dégressif à une des dates de constatation (qui peut être quotidienne, mensuelle, trimestrielle, semestrielle, etc.) selon les fonds.

Pour ne pas sortir du fond en bénéfice, il faudrait que le sous-jacent soit régulièrement en dessous du seuil dégressif et soit dans la plupart des cas, au terme, en dessous de la plus basse valeur qu’il n’ait jamais atteint ces 10 dernières années, y compris au pire de la crise sanitaire. Autant dire que la période d’investissement dans ces fonds est très favorable.

Le crowdfunding immobilier

Grands immeubles en verre dans une métropole américaine.

Un promoteur a un projet de construction ou de rénovation. Il fait appel aux banques pour financer la majeure partie du projet mais la banque lui demande d’apporter 10 à 20% du montant de l’opération qu’il doit tirer sur ses fonds propres. Comme le promoteur ne souhaite pas immobiliser tous ses fonds sur une seule opération, il fait appel au financement participation (ou crowdfunding) pour apporter une partie des liquidités exigées par sa banque.

Les investisseurs lui prêtent alors de l’argent (le plus souvent sous forme d’obligations) sur des durées assez courtes (12 à 24 mois en général) à des taux pouvant actuellement aller de 7 à 10% par an soit bien au-dessus de l’inflation prévue sur les deux prochaines années.

Les plateformes de financements participatifs permettent d’investir dans ce type de projet généralement à partir des 5000€. Toute la difficulté réside dans le choix de promoteurs sérieux avec une expérience et une surface financière suffisante et dans la sélection de projets qui permettront aux investisseurs de récupérer leur mise plus les intérêts au terme de l’opération. Les professionnels sont là pour aider les investisseurs dans leur choix. Nos conseillers peuvent vous aider grâce à notre partenaire M-Capital proposant divers fonds d’investissement dont du crowdfunding immobilier.

Pour répondre à notre question initiale : oui, il faut investir même maintenant. Il y a une fenêtre de quelques mois pour profiter du différentiel entre les taux d’emprunt et l’inflation. Pour les produits structurés, la fenêtre d’investissement est de quelques semaines seulement, peut-être un ou deux mois tout au plus. Les fonds participatifs, eux, restent durablement intéressant. Le Groupe Valorem est qualifié pour vous conseiller sur vos futurs investissements. Vous pouvez contacter nos conseillers afin de préparer un plan d’investissement selon votre objectif.